Kent Chienne de vie (Kent) -------------------------------------------------------------------------------- Je me suis cassé un matin, Des fourmis au fond des chaussures, Mon destin dans un sac à dos Pour lui faire prendre un peu d'air pur. J'ai dit au-revoir à mon voisin Qui, lui, ménageait sa monture, Investissant en idéaux Qui finissaient au vide-ordures, Et, d'un anémique salaire Nourri au sein de mes rêveries, J'ai fait un genre de montgolfière Gonflée au vent de mes envies Qui m'a fait sauter les frontières Et qui m'a fait sauter la dalle Et m'a rendu riche Même si j'ai pas trouvé l'Graal. Chienne de vie, jamais j't'en veux. Plus je vis et plus j'en veux. {x2} J'suis parti visiter des terres Pas seulement virginales, aussi Professionnelles en la matière D'en faire voir de toutes les couleurs. J'ai usé des tas de paires de pompes Au bitume de tas de pays Sans pour autant que ne s'estompe Ma fringale d'aller voir ailleurs. Enfouir mes yeux dans les nuages, Dans les cavernes de Cromagnon, Au sommet du dernier étage Ou dans la cave qu'est tout au fond, Rencontrer d'autres personnages, Des Saints Pères et des têtes de con, Se dire, qu'on soit méchants ou sages : On est tous bons (...Pour la casserole). {Refrain:} J'suis parti visiter les femmes, Ces centrales anatomiques, Encaisser leurs coups de foudre, Tester mon pylône électrique. J'ai parcouru à rendre l'âme Leurs étendues psychédéliques Sans arriver à me résoudre À faire un choix antinomique. Parfois mes amours me concassent La tête et les virilités A coups de pilons à menaces Dans l'mortier d'mon intimité Mais même si, maintenant, c'est sous vide Qu'il faut s'aimer sans que ça coûte, Mon coeur n'a pas pris une ride : Je les aime toutes ! {Refrain} J'aurais pu visiter les sphères Anesthésiantes du pavot Ou de ses consoeurs naturelles Ou de ses confrères de labo Mais j'étais déjà tête-en-l'air, À peine sorti du berceau. Aucune raison de faire appel À de douteux trempolinos Et puis l'industrie anonyme Du septième ciel, du sixième sens Qui fait son beurre dans les abîmes Où plongent les largués de l'errance, Cette industrie, je la maudis Comme l'entreprise de blanchissage Qui planque ses coffres bien remplis Dans les alpages. {Refrain}